Onirisme et destruction 5
« Les insectes répandus mordaient
La douceur de la femme enveloppée
D’une chevelure noire et frisée,
Où la faux sifflait de vide embrasé. »
Extrait de l’Apocryphe « Yzvoj », chapitre 2518
La solitude. Les courants d'air ébranlaient l'infâme demeure. L'obscurité ambiante dévorait toute lumière. Cela convenait parfaitement à la créature. Son aura évoquait un cauchemar sans fin, une tempête de givre, de souffrances, un désert infini de cadavres en décomposition.
La coque moite de la limace laiteuse fut traversée d’ondulations, lorsqu’il la porta à sa bouche.
Galrane s’en délecta, suçant doucement, plaisamment, la limace. Dehors, le jour se lèverait bientôt. Il le savait. L'Arpagôn, nom de sa race hybride, se dressa sur ses pattes antérieures; ses griffes agiles raclèrent le plancher gémissant. La vieille baraque craqua sur ses fondations lorsqu’il s’ébranla avec lourdeur. Les courants d’air s’engouffraient à travers ses loques lacérées. Ses écailles noires remuèrent sur son épiderme.
Le criminel Galrane, surnommé la Bête Blanche, dévoila ses longues dents reptiliennes. La chair tendre des humains l’avait tentée depuis le début de son long exil sur sans nom ; malheureusement, ces derniers ne s'aventuraient guère dans cette masure instable. Il n’avait jamais pu en sortir. Le reptilien ne supportait pas le Soleil de ce système, bien trop puissant pour son corps glacial.
Ses prunelles orange, deux globes recouverts d'une fine membrane, cherchaient une autre proie que cette chose blanche et gluante. Il devait se rendre le plus vite possible à la cave avant l'aurore. Son allié ne lui rendait pas visite tous les jours, et par conséquent, il se sustentait des insectes et des limaces qui pullulaient par légion, en attendant des proies plus charnues.
Il n'était pas à sa place sur cette planète; il l'avait compris dés son arrivée. Il croyait échapper aux Exterminateurs de Lord Orton et aux cohortes d'humanoïdes lancées à sa poursuite en prenant pied sur ce sol barbare; à la place, il avait découvert une prison.
Depuis l'apparition d’un allié inattendu, il pensait quitter ce refuge maudit, quitte à foncer tout droit entre les bras de ses adversaires.
Silence. Quelqu'un approchait. Galrane prépara ses bras en forme de scie, terminés par deux appendices qui lui servaient à couper autant qu'à s'emparer de ses petites proies. Sa peau tendue et livide, aussi dure que le métal de sa planète natale, tranchait tout type de matière. Une porte s'ouvrit avec discrétion.
L'hybride se prépara à frapper, encore dissimulé en haut de l’escalier menant à la cave. L'une de ses capacités lui offrait l’opportunité de se fondre dans son environnement.
Galrane avait une patience infinie. Il ne connaissait ni la peur ni la colère. En toute circonstance, il restait froid, comme le sang bleu qui coulait dans ses veines. Il ne possédait pas une once de sentiments.
Un objet siffla, ricocha et fendit un morceau de béton à deux pas de lui. La Bête Blanche grogna délibérément tandis que le disque mortel retournait entre les mains de son agresseur.
― Ravi de te revoir, Inis, créature de Gan-Metal, déclara-t-il sur un ton grave évoquant quelques grondements.
― Oh, tu l'as évité ! Bête Blanche, tes performances me fascinent toujours autant.
L’ombre d’Inis se profila dans le couloir empoussiéré. Il portait une cagoule sur laquelle brillait un signe rougeoyant : une spirale de braises chaudes. Le reste de sa silhouette demeurait vaguement humanoïde. Ses habits lisses et noirs formaient comme une seconde peau.
― Alors, quand tiendras-tu ta promesse, Inis ?
― D’abord, je dois satisfaire quelques acheteurs. Et puis, vois-tu, ma mission vient tout juste d'atteindre sa phase moyenne, je ne peux pas prendre le risque de me hâter et de tout gâcher.
― Tu souhaites que je distille la drogue contenue dans mon sang.
― Oh, tu as tout compris. J'ai hâte d'assister à ses effets prodigieux sur les humains.
― M'as-tu apporté ma pitance ?
― Bien entendu. Elle est à l'entrée.
― Apporte-la ici que je la dévore. Ensuite, tu auras mon sang; ne le gaspille pas inutilement, et n'oublie surtout pas mon vaisseau.
― Pour qui me prends-tu ?
― Ce que tu es, un tueur.
Inis éclata d'un rire amusé et cruel avant d'exécuter les ordres de son allié. Il adorait cette Bête Blanche. Après tout, ils étaient semblables : de glace, ignorant la plupart des sentiments et rigoureux dans leur travail d’extermination.
La vache se contorsionna en tout sens, en mugissant de terreur, avant d'être happée par la gueule, devenue gigantesque, de l'Arpagôn. Ce spectacle raffiné de déglutition fascina Inis.
* * *
La pluie ruisselait à l'extérieur de l'abri, ricochait sur le trottoir avant de rejoindre le flot impétueux de la rue. Galférion se détaillait dans un morceau de verre brisé triangulaire. Son image n'était pas fameuse; deux grands yeux bleu ciel miroitant, aux cernes évoquant de longs nuages gonflés d’orage; et des cheveux châtains emmêlés tels des mauvaises herbes.
Il n'avait pas dormi. Les insectes et la spirale enflammée avaient encore envahi son monde onirique. Cette fois-ci, cependant, les mots avaient changé :
« Tu ne peux pas t'enfuir, cesses de courir, cesses d’esquiver; affronte la réalité. »
Sans doute n’était-ce là qu’un reflet de sa vie actuelle. Une peur désagréable s’emparait de ses entrailles à mesure qu'il se remémorait cet étrange cauchemar et les événements qui s'étaient déroulés les deux jours précédents.
Le vent glacial fouetta ses jambes à travers son jean. Un éclair noya tout sous son éclat éblouissant, et le tonnerre hurla dans l'air humide. Si les ombres lui parurent menaçantes sur les murs des immeubles alentour, Galférion sentit une menace bien pire se tapir sur le fond flou de la pluie. Une silhouette vêtue de gris l'observait depuis l'autre côté de la rue, immobile malgré le déluge.
Le jeune homme ignorait depuis combien de temps elle se trouvait là, mais son imperméable ruisselait. Le bus s'arrêta en grinçant, la dissimulant à sa vue. Il s'engouffra à l'intérieur d'un bond, passa son titre de transport après avoir adressé une politesse au chauffeur. Il trouva une place loin derrière, et quand il jeta un coup d'œil dehors, l'inconnu gris s'était volatilisé.
― Tout commence, marmonna-t-il à voix haute.
― Quoi donc ? fit une voix à côté de lui.
Galférion croisa avec effroi le regard particulièrement perspicace de Balel. Ce dernier était métis, et avait les cheveux coupés si courts qu'on les discernait à peine dans la semi-pénombre du bus. Il était plutôt grand, filiforme et musclé; le genre de personnage dont on sentait la force rien qu’en posant les yeux sur lui.
― Je ne suis pas venu te taper.
― Et moi qui étais persuadé du contraire, tu me soulages là d'un grand poids, rétorqua Galférion, sarcastique.
― L'autre là, la folle à la cigarette bleue, elle a presque ruiné ma vie. J’ai eu de la chance de ne pas faire partie de ce groupe; lorsqu’on apprendra que leur Surveillant a été vendu, ils risquent bien pire que quelques années de prison. À tout hasard, tu ne saurais pas où elle habite ?
― Aucune idée. Je ne l'avais jamais vu avant. Et donc, en ce qui te concerne, comment as-tu été traité par la police ?
― Des comme moi, ils en voient tous les jours, tu sais. L'un d'entre nous leur suffisait, ils m'ont relâché sans trop faire d'histoire.
― Tu m'as l'air plutôt inquiet, pourtant.
― Toi aussi, tu es d'une lividité totale, à l’image du temps aujourd’hui. Tu comprends, désormais, c'est une question d'honneur et de survie : je dois retrouver cette femme. Dans le milieu où je vis, on ne pardonne pas l’erreur ou l’échec, et la punition est plutôt expéditive.
― Pourquoi me racontes-tu tout cela ? demanda Galférion, méfiant.
― Pour que tu ne fasses pas de trucs stupides; j’ai déjà vu des opportuns jouer les héros le temps d’une rixe; jamais davantage.
― Je ne jouais pas les héros; je défendais ma vie.
― C’est la même chose. Tu sais, reprit-il soudain, j'ai fait des études, j’ai des diplômes. J'ai tout fait pour m’intégrer à cette maudite société gangrenée jusque dans ses fondations. En récompense, j'ai été contraint de rejoindre une bande locale pour survivre. Alors pourquoi n’ai-je pas pu trouver de travail ? Pourquoi mon nom et ma figure me portent-ils autant préjudice ?
― Parce que malheureusement, les racistes existent, remarqua distraitement Galférion. Beaucoup de personnes se basent sur des préjugés d’une stupidité remarquable. Le monde adulte est un immense collège; avec des faux semblants, des rumeurs, des insultes déclamées en coulisse ou non, des groupes disparates jetant des regards haineux à d’autres rassemblements, de pauvres types honnêtes et parfois un peu naïfs, qu’on escroque, et tout une bande de fous furieux sans scrupules et enfin, des lèche-bottes. Bref, pour réussir ou être reconnu, il faut marcher dans la combine ou avoir de solides appuies.
― On se ressemble, en fait. Je m’appelle Balel Canvas.
― Et moi Galférion Bell, enchanté.
Ils se serrèrent la main et se turent quelques instants. Le bus s'arrêta à un feu rouge.
― Hier encore, on se battait dans une rue, remarqua-t-il avec circonspection.
― Au moins, ça prouve que nous sommes plutôt intelligents. Certains vont jusqu’à s’entretuer. Nous, on fraternise. Mais ne te fais pas trop d’illusions; hier, je t‘aurais laissé mourir sans aucun scrupule.
― Résultat, je t’ai puni d’un coup dans les testicules.
― J’ai eu mal toute la nuit ! Bon, c'est la qu'on se quitte... En espérant qu'on ne retrouve pas mon cadavre dans un avenir proche.
― Ou le mien, marmonna Galférion.
Tous les deux échangèrent un regard sinistre. Balel s'éloigna d'une démarche digne que Galférion trouva à la limite du cocasse. Discuter avec un être humain plus humain avait chassé son malaise, néanmoins, sa nervosité revenait déjà avec le tonnerre, et la pluie qui redoublait d'efforts contre les vitres du bus.
Anna patientait à l'entrée de l'université, vêtue d'un imperméable, son parapluie bordé de tissus écarlates brandi au-dessus de sa chevelure blonde. Plus haut encore, des barres métalliques, encastrées dans le béton sur ordre d'un architecte fou, jaillissaient telles d'insidieuses sentinelles d'un noir de geai.
De mauvaise humeur, elle ferma son parapluie à l'intérieur du Bâtiment, non loin de l'accueil où s’affolaient quelques secrétaires désabusées. La jeune femme s'éloigna de quelques pas pour rejoindre un banc d'apparence mortuaire, au milieu du hall éclairé par de grosses lampes de la taille d'une table ronde. Là, elle se débarrassa de son imperméable et le laissa choir négligemment à côté d'elle. Alors, elle croisa les jambes sous sa jupe blanche et pensive, fixa son regard foudroyant sur les doubles portes de l'université.
Elle devait revoir son jugement sûr – comment s'appelait-il déjà ? Elle ne lui avait même pas demandé son prénom ! – peu importe. En tout cas, aucun garde du corps chevaleresque ne ferait attendre sa protégée délibérément. Amusée, elle espérait qu’il aurait une excuse digne de ce nom à lui fournir.
― Mademoiselle !
Anna jeta un coup d'œil mauvais à celle qui osait interrompre son monologue intérieur, en l’occurrence une grande femme aux traits angulaires et au chignon fermé par une barrette noire.
― Oui ?
― Vous ne vous doutez pas un instant, du temps que je passe à nettoyer cet endroit tous les matins ! Regardez, votre manteau dégorge comme une fontaine ! s’exclama-t-elle en l’indiquant d’un gros doigt boudiné.
Anna poussa un soupir excédé. Elle se décala sur le banc, s'empara du parapluie d'un geste gracieux et appuya sur un bouton dissimulé. Aussitôt, une vague de chaleur jaillit de son bout pointu, et les flaques s'évaporèrent sans laisser de traces devant la vieille femme acariâtre médusée.
― De quelle eau parliez-vous ? demanda Anna avec un regard perçant.
Son interlocutrice recula précipitamment avec de grands gestes.
― Je... Il fait chaud ici, mademoiselle, ne trouvez vous pas ?
― Et ?
― Rien. Je vais retourner...
― En effet, cela vaudrait mieux, la coupa Anna, soudain distraite.
Ruisselant, Galférion venait de pénétrer dans l'université avec raideur. Après avoir essuyé le passage d’une vague au bord de la route, le jeune homme avait réussi à plonger dans le tramway à peu près sec. Plus tard, il avait été éjecté deux arrêts trop tôt par un élancement de foule particulièrement violent. De toutes ses forces, il avait tenté d’investir les lieux sous le regard morose de quelques personnes, notamment celui d’un homme à la masse impressionnante qui l'avait refoulé pour mieux occuper l'espace de la double porte. L’innocent sourire du personnage l'avait accompagné longtemps au cœur de la pluie glaciale, telle une moquerie infernale.
Sans doute en quête de vengeance, la femme se précipita sur lui. Galférion soutint son regard d'un air maussade, encore choqué par son voyage contraint au milieu des éléments déchaînés.
― Pourquoi hurlez-vous ? demanda-t-il finalement après avoir essuyé un déluge de postillons.
― Irrespect, indiscipline ! Ah ! De mon temps, on mettait des coups de bâton aux étudiants qui osaient souiller les lieux publics !
Abasourdi par cette fureur d’un autre âge, Galférion resta les bras ballants, tout en prononçant un « Ah » d’incompréhension.
― Ressortez ! Tout de suite ! Vous ne vous imaginez pas le travail que je vais avoir ! Le Chef d'établissement va bientôt arriver, dans moins de cinq minutes, je...
Soudain, la femme fut parcourue d'un long frisson, et jeta un regard apeuré à la main épurée souffletant son épaule.
― Ne deviez-vous pas retourner quelque part, madame ? demanda Anna, très poliment, avec une intonation d’une douceur infinie.
De son bras libre, elle pointa son parapluie sur Galférion. Une vague de chaleur lui ébouriffa les cheveux et alla jusqu'à faire fumer ses vêtements. Alors elle répéta sa question sur un ton plus appuyé.
― Tout de suite, mademoiselle, répondit-elle, tremblotante.
La femme courut presque jusqu'à la porte de l'autre côté du hall. À l'accueil, les voix des secrétaires s'étaient faites inaudibles.
― Euh, désolé pour le retard, j'ai eu quelques ennuis et...
― Comment me trouves-tu ? lui demanda-t-elle brusquement.
― Belle.
― Tu connais sans doute d'autres mots dans cette langue de barbare ?
― Langue de barbare ? répéta-t-il, perplexe.
Anna secoua la tête d'un air désolé, puis l'entraîna de l'autre côté du Bâtiment, après avoir récupéré son imperméable. Les autres étudiants affluaient par petits groupes, parfois avec des sourires contraints. En effet, le temps n’était pas à la joyeuseté.
Dans la cour centrale et sombre de l'université, Anna déplia son majestueux et mystérieux parapluie et enroula son bras à celui de Galférion. Ce dernier n'en revint pas d'être si proche d'une fille aussi belle et charismatique, surtout qu'elle lui adressait souvent des sourires en coin adorables.
― Alors, ces mots, ils viennent ?
― Ravissante, attendrissante, amusante, magnifique, intrigante, enchanteresse...
― Tu n'énumères là qu'un flot flatteur. Sois plus objectif. Tu me connais à peine, mais je suis certaine que tu as déjà quelques à priori sur mon compte. Amuse-moi.
Décidément, cette fille ne cesserait jamais de le surprendre, quand bien même venait-il tout juste de la rencontrer. Il poursuivit.
― Suffisante, garçonne, terrifiante, enfantine...
Un regard féroce le coupa au beau milieu de son élan adjectival.
― Quelle franchise ! J'en ai assez entendu... Euh, ton prénom ?
― Ah oui... c'est Galférion !
― Et bien, Galférion, tu m'as menti.
Tous les deux venaient d'atteindre l'entrée d’un bâtiment, à l'ouest de la cour intérieure de l'université. Le jeune homme se figea juste devant la porte, bouche bée. Anna l'entraîna sur ses talons malgré cet arrêt impromptu.
Hébété, il se retrouva assis sur la marche d'un escalier désert plongé dans la pénombre. Le rêve s'achevait aussi vite qu'il avait commencé. Le garçon aurait espéré que tout cela dure un peu plus longtemps, mais à première vue, la vie ne lui réserverait jamais rien que l'ordinaire d'un échec cuisant. Une boule se forma dans sa gorge, et un goût métallique envahit sa bouche.
― Je suis désolé, souffla-t-il à mi-voix.
― Ce n'est pas bien grave.
― Vraiment ?
Il n'en croyait pas ses oreilles, et espérait déjà à nouveau.
― Je ne vais pas te réduire en petits fours parce que tu es arrivé en retard, tout de même !
Son corps fut pris d'un léger balancement comme s'il allait chuter. La cruauté de l'instant parut échapper à Anna, qui bien entendu, ne pouvait pas comprendre. Le malchanceux s’était cru tiré d'affaire pendant une petite seconde. Son mensonge l'écrasait à nouveau, sans douceur, telle une masse terrifiante; il se sentait mal.
― Tu vas bien ? Tu es tout pâle !
Le décor gris parut tourbillonner sous ses yeux. Quelqu'un. Quelqu'un approchait.
La plaine désolée s’étendait sur une distance inimaginable. Au milieu de la poussière qui tournoyait, des monts érodés et des pics sombres jaillissaient sous un ciel de plomb. Un individu avançait à pas lents, tout en retenant son chapeau noir que tentaient de lui arracher les bourrasques…
L’halluciné revint au présent, désorienté. Alors qu’il basculait, Anna bloqua ses jambes avec son parapluie et le dévisagea avec curiosité. Voyant qu’il ne réagissait pas, les paumes de ses mains, douces et fraîches formèrent un étau sur son visage.
― Quelque chose de terrible va arriver, souffla le garçon, haletant.
Il avait encore du mal à la fixer; son visage paraissait flou.
― Une menace ? dit-elle d'une voix très calme. D'où venait-elle ?
― Je ne sais pas, souffla-t-il en frissonnant, encore sous le joug de ses émotions.