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Van Gun 1

« La mélodie de mes rêves, cœur de ténèbres… » marmonna Van Gun dans son sommeil.

 

Il récitait là la chanson d’un grand groupe de l’époque, Sparadrac-Babes ; un nom à coucher dans une décharge. La chanteuse, une belle petite brune pulpeuse, dont la gorge était joliment dénivelée, peuplait autant ses rêves que la scène. Aucune perversion, cependant, n’agitait les pensées désordonnées de notre dormeur aux cheveux bruns. Une brusque agitation s’empara de Van, et la mélodie se tut.

« Non… Je ne voulais pas… je sais, c’était votre guitare favorite… votre petit ami… Non, pas frapper, pas frapper… Non ! »

Van se redressa d’un coup, et son étrange casque à plumes tomba sur sa nuque. Ses yeux exorbités, d’un vert de jade, brillaient d’un éclat pathétique. Ils étaient trop ronds et trop profonds ; ce qui lui donnait l’allure d’un simple d’esprit. Son nez minuscule accentuait encore leur grosseur.

Reprenant conscience de son environnement, un studio envahi de chaînes stéréo et de morceaux d’instruments de musique, Van projeta sa couverture d’un mouvement de jambe maîtrisé. Il avait fait des arts martiaux plus jeunes. Il se mit à genoux, face au poster représentant les membres du groupe Sparadrac-Babes : un type squelettique avec de piercings, une femme au regard assassin, un basiste ignoble à l’œil balafré, et enfin, la chanteuse, aussi brillante qu’un astre, Diva Née.

Van salua.

« Pardonne moi pour la destruction de cet instrument, comme je pardonnerai ton guitariste pour sa tentative d’assassinat à mon encontre. » scanda-t-il tout haut, en faisant référence à son cauchemar.

Il se signa, posa un pied sur la moquette réalisée dans un tissu qui absorbait et diffusait de la chaleur, puis se gratta l’entre jambe. Il savait de source certaine que Diva Née sortait avec son guitariste depuis un mois et demi. Tous les deux frôlaient la parfaite entente, selon les journalistes people.

Van aurait juré tout le contraire ; ce type, Maxime Belt, était au naturel d’une fadeur épouvantable ; Van savait ce qu’il valait ; mais avec son look de blanc bec tout de noir vêtu, il avait réalisé l’exploit de s’enlaidir davantage. Le jeune homme de vingt trois ans songeait qu’elle méritait mieux qu’un espèce de poivrot misogyne. Il était en effet de notoriété publique que le guitariste s’envoyait des verres de wiski au petit déjeuné et des bouteilles de Vodka au dîner. Sans oublier les habituels joins qu’il s’enfilait pour traiter son mal du siècle ; sa dépression.

Le jeune homme appréciait la musique, néanmoins il aurait bien mis une bonne paire de claque à ceux qui maniaient les instruments. Ils ne se rendaient pas compte de leur chance. Lui-même ne vivait que pour la Musique ; il la sentait dans l’air, la percevait sous sa douche, la débusquait au WC et la détaillait dans tous les hauts parleurs qui avaient le malheur de jouxter sa route. Généralement, ils avaient une tendance austère à exploser lorsqu’il se trouvait dans les parages…

Van Gun se prépara un petit déjeuner des plus banals, ajoutant ici et là des céréales et du lait ; il détestait le café. Il claqua des doigts et eut la satisfaction d’entendre une mélodie printanière évoquant des essences de fleurs en décomposition.

Aujourd’hui, c’était son jour de congé. Il travaillait dans une boîte qui réparait du matériel sonneur ; sans aucun diplôme. Il passait son temps à réparer des appareils électroniques depuis son plus jeune âge, environ sept ans, lorsqu’il avait détruit sa première baffe.

Il se souvenait encore du hurlement furieux de son père et de ses tentatives de justification : c’était une antiquité.

« Justement, une pièce de collection valant dix milles Mond ! » avait hurlé son père avant de lui cingler le postérieur avec un martinet.

Ses parents avaient divorcé quelques mois plus tard : bien qu’il n’y eût pas de réel lien entre les deux événements, le jeune garçon qu’il avait été se posait la question, de même que l’adulte qu’il devenait peu à peu.

Van soupira tout en aspirant les ultimes gouttes au fond de son bol indestructible. Il était un diamant. C’était un cadeau, du genre, ultime de sa mère lors de son départ de l’appartement familial.

Non Héros - science-fantasy
G.N.Paradis - inconnu

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