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Bengi Imelem 1

« Je suis ton homme. Euh, ta femme. Enfin, non, tu es ma femme, enfin, je crois, je ne suis plus sûr. » déclara un homme d’un certain âge sur l’écran extra fin.

« Avec les pilules Astrifur, vos problèmes de mémoire s’évanouissent. » scanda la publicité.

Un ronflement tonitruant résonna entre les murs nus de la chambre ; couvrant le bruit du ventilateur intégré au plafond.

« Ben mangé, bien mangé. » marmonna Bengi, en se frottant le ventre.

Il se retourna sur le flanc, et sa tête heurta l’angle de la table de nuit. Il tressauta légèrement tout en ajoutant :

« Mal passée… la crème chantilly… »

Un son de goret retentit à nouveau dans la petite pièce fraîche. L’ordinateur portable tactile s’alluma brusquement sur le bureau recouvert de papiers recyclés. Il se déplia sous le store, et une musique douce évoquant une nature luxuriante s’échappa des hauts parleurs. Ces derniers étaient installés au dessus du lit de Bengi.

Un sourire germa sur les lèvres du jeune homme aux yeux bridés. Cette chanson lui rappelait son enfance, ce qui le mettait de bonne humeur. Une nouvelle journée commençait ; il était temps de se réveiller. Mais non, l’aube pointait à peine ; les stores glissaient tout seul, dévoilant des pâles lueurs dans le lointain. Il avait encore suffisamment de temps pour se prélasser dans un mi-sommeil réparateur.

Alors, la musique changea de registre ; un chanteur inconnu brailla, la batterie, la guitare électrique, un rythme de dingue et un hurlement.

« Guns To Guns ! I kill you in the misery companies ! RAAAAAHHHHHH »

Bengi se redressa aussitôt, le cerne à l’œil, les orteils à l’air.

— Impossible, Milagun, le chanteur, a surgi dans ma chambre, je vais le tuer ! s’exclama Bengi en se redressant face au téléviseur.

 

« Venez déguster le nouveau saucisson vapeur de chez Zip, entièrement bio, sans colorant ni conservateur, au prix totalement amorti. Zip, la Lune est à votre porte. » lança une nouvelle publicité où un spationaute égorgeait un porc.

 

— Coupe !

 

Aussitôt, l’écran extra plat devint noir.

Bengi se leva d’un pied assuré. Il avait toujours été de petite taille et assez dodu, pas gros, juste dodu. Il tenait à se rassurer sur ce point. Certes, il était un bon dévoreur de Hot dog et à ses heures, d’hamburgers, mais il était aussi amateur de légumes craquants sous la dent et de crustacés aux herbes. Il adorait les crabes, les oignons, les haricots et les asperges.

Depuis la révolution du génétiquement modifié, chaque aliment contenait des tonnes de vitamines ; leur apport calorifique avait doublé, si ce n’est triplé, durant le siècle dernier. Lorsqu’on avait su ce qui était vraiment bon pour le corps humain, on n’avait pas hésité à créer de nouvelles sortes de fruits et de légumes en croisant des espèces. Bengi approuvait ; surtout que c’était un régal pour ses papilles gustatives avides de nouvelles saveurs.

Déjà, le jeune homme de vingt six ans devait travailler. Le devoir, toujours le devoir, la comptabilité. Il se dirigea vers son ordinateur et donna une pichenette sur l’écran tactile extra plat. Vingt sept messages s’inscrivirent sur l’écran représentant le chat botté en mini jupe avec une calculatrice à la main.

Bengi s’amusait depuis toujours à croiser des photos les unes avec les autres. Si certains artistes contemporains appelaient ça de l’Art, il leur rétorquerait le nom du tout dernier logiciel ultra perfectionné de Stoul, le nouveau fournisseur réseau. Non, l’Art n’avait jamais été autre chose que l’invention de quelques types orgueilleux et désespéré à la recherche d’une raison de vivre.

En vérité, seul les chiffres avaient une véritable consonance artistique, maniée entre des mains expertes comme les siennes. Il était plutôt bon, et il le savait. Quelques calculs plus tard, il terminait de répondre à ses messages en les propulsant sur la case envoyé, un grande rectangle évoquant une boîte aux lettres.

Demain, sa paie tomberait sur son compte ; il n’avait même pas besoin de quitter son appartement haut de gamme; ainsi, à l’aube du vingt troisième siècle, travailler à distance était devenu la norme, ce qui était efficace. Tout d’abord, on ne polluait pas les rues avec un quelconque engin ; on ne créait pas de bouchons, on ne prenait pas le risque d’avoir un accident, un PV, de faire de mauvaises rencontres ou d’essuyer un affront.

Tout était automatisé. D’ailleurs, le robot allait lui livrer son déjeuner. L’abonnement coûtait une fortune, mais le jeune homme était assez riche pour réaliser un tel investissement. Même s’il aimait cuisiner lui-même, il lui suffisait de taper sur une touche et de guetter l’arrivée trottinant du robot serveur : un petit bidule en forme de triange, monté sur deux roues, et dont les mains étaient de petits plateaux.

Bengi joua avec sa queue de cheval sombre et chercha du regard sa tenue de travail. Il claqua des doigts et un pan de mur bascula au dessus de son lit ; rivalisant de noirceur, les costards se dévoilèrent dans l’aube.

Oui décidément, une journée belle et banale débutait. Comme il les aimait.

Cependant, tout ne se déroulait jamais comme prévu, surtout à cause d’une certaine personne, une sorte d’ami. Un mail clignota sur son grand écran, accompagné d’une pièce jointe.

Non Héros - science-fantasy
G.N.Paradis - inconnu

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